Anna & Pascal Interviews
L'artiste Anna Peter-Breton, née en 1985 et originaire de Hongrie et du Kirghizistan, a installé son atelier à Paris en 2009.
Son travail explore les thèmes de l’identité, de la mémoire et de la beauté éphémère de l’existence, à la fois comme une réflexion personnelle et un commentaire universel sur l’impermanence de la vie. S’inspirant de son héritage nomade et de ses expériences à travers des paysages variés, Anna cherche à transcender les frontières du temps et de l’espace, mêlant une profonde connexion à la nature à un appel contemporain à redécouvrir notre relation avec le monde naturel.
Pour D’ORSAY, Anna Peter Breton a également accepté de participer à notre interview amoureuse avec son mari Pascal, depuis quinze ans.
Racontez-nous la première fois que vous vous êtes rencontrés ?
Anna : Nous nous sommes rencontrés dans une soirée typiquement parisienne, chez mes voisins et propriétaires de mon petit appartement. Je ne connaissais personne, cela ne faisait pas longtemps que je vivais à Paris. Il est venu vers moi tout de suite, malgré ma volonté, la connexion a été assez forte, je n’ai fini par parler à personne d’autre ce soir-là… Il m'a pourtant fallu un certain temps pour me décider après cette première rencontre.
Pascal: C’était une soirée très parisienne de quadragénaires anciens d’HEC sans musique vibrante. J’étais plutôt cinquantenaire, et je n’avais pas fait HEC. Je m’ennuyais. Une très jeune femme aux origines mystérieuses est entrée telle une fleur sur un mur de béton. Je lui ai parlé…
Qu’as-tu pensé en la/le voyant ?
Anna : Ce soir-là, j'ai croisé le chemin de ma destinée, et une intuition m’a soufflé sans que je réalise encore que c’était la rencontre la plus importante de ma vie. Je le trouvais imposant, sûr de lui et charismatique, et tout le monde semblait le connaître, sauf moi !
Pascal : Ses yeux m’ont émerveillé. J’ai plongé dans son regard et cherché dans ses origines le Kirghizstan, la Hongrie, la source d’un amour pur. La magie chamanique m’a emporté.
Quel est l’endroit le plus insolite où vous avez embrassé ou été embrassé... ?
Anna : A 4000 mètres d’altitude dans les montagnes du Kirghizstan, lors de notre voyage de noces. Une nuit au bord d'une rivière, seuls au monde, je ressentais une profonde connexion avec les cieux.
Pascal : Aux sources d’une rivière merveilleuse au nord de Kagoshima à l’extrême sud du Japon. L’eau pure ruisselait sur nos corps dénudés. Le soleil pointait à peine sous la canopée qui abritait notre baiser.
Que vous évoque l’odeur de sa peau ?
Anna : On ne dirait pas mais la peau de mon mari est d'une douceur incroyable, aussi lisse que celle d'un nourrisson. Son parfum évoque une tendresse mêlée à une masculinité puissante, éveillant en moi un désir irrésistible.
Pascal : Une fleur de cerisier au printemps japonais Sakura. C’est une odeur indicible, presque imperceptible.
Qu’est-ce qui vous fascine chez elle/lui ?
Anna : Je suis constamment fasciné par sa force et son énergie, et aussi que par sa capacité à rester toujours positif et à entraîner tout le monde dans son enthousiasme. Sa joie de vivre est contagieuse et inspire ceux qui l’entourent à adopter aussi une attitude optimiste.
Pascal : Elle, comme la chamane, elle sait les destinées, et cette acceptation est aussi sa fragilité.
La façon dont il/elle vous appelle en privé...
Anna : On s’appelle souvent « Darling » entre nous mais avec un accent bien français car c’est plus drôle !
Pascal : « Amore. » Comme si la vie pouvait se dérouler en noir et blanc sur une musique de Morricone.
La plus belle déclaration qu’il/elle vous ait jamais faite ?
Anna : La première fois qu’il m’a envoyé des fleurs, alors que nous n’étions pas encore ensemble, il a écrit : « Tu es la femme que j’attends... » Quinze ans plus tard, pour mon anniversaire cette année, il a réitéré ses sentiments en écrivant : « Tu es la femme que j’attendais. »
Pascal : Pour ton anniversaire, voilà ma surprise : un pur race espagnol, pour que tu sois toujours mon Chevalier.
Quel fantasme avez-vous réalisé ou aimeriez-vous réaliser avec lui/elle ?
Anna : Une plage secrète près de Paraty, au Brésil. Sous le soleil brûlant et les vagues murmurantes, nos corps s'entrelaçaient, chaque caresse éveillant notre passion. Il prenait des photos de moi, nue et vulnérable.
Pascal : Au sortir d’une très longue chevauchée dans le maquis, nous trouvons une bergerie vide, seule une table en son centre. Tu gardes tes bottes et moi ma cravache…
Un moment de votre vie où vous auriez voulu arrêter le temps et le faire durer.
Anna : Allongés à l’ombre des rochers de notre village en Corse, à Barcaggio, nous profitons d’un moment précieux, côte à côte, plongés dans nos livres. C’est un instant de simplicité et de calme, où notre connexion est si forte que les mots ne sont pas nécessaires. La beauté de ce paysage, associée à notre complicité silencieuse, crée une atmosphère que j’aimerais voir durer toujours.
Pascal : Presque chaque soirée de Venise, de Barcaggio, du château de Thomery, sur la Seine ou à Paris sur la même rivière.
Votre souvenir olfactif le plus fort/le plus troublant ?
Anna : Le parfum de l’immortelle que je retrouve dans le maquis en Corse est si sucré et enveloppant. Dès notre arrivée à notre maison à Barcaggio, cette fragrance me transporte et évoque des souvenirs précieux d’amour. Pour moi, c’est le véritable parfum de la joie.
Pascal : Dans les Onsen japonaises, il y a l’odeur trop forte du souffre, mais qui ne peut masquer la rose de ton corps.