Jean-Christophe Hérault nous présente le parfum "Sweet Disruption. W.T." Histoires de créations

Initialement imaginée en exclusivité pour la boutique D’ORSAY de Tokyo, l'Eau de Parfum Sweet Disruption.W.T est une fragrance fusante et vibrante portée par une Menthe crépue procurant un frisson délicieusement troublant. Jean-Christophe Hérault a créé pour D'ORSAY un parfum mixte Hespéridé, Aromatique évoquant l'amour visionnaire. Il nous parle de la façon dont il a construit cette fragrance pour D’ORSAY.

La Maison D’ORSAY cultive les états amoureux et ce nouveau parfum Sweet Disruption. W.T. illustre selon nous l’amour visionnaire/ disruptif né d’une petite révolution, une rencontre inattendue entre deux protagonistes que tout pourrait opposer. En quoi est-ce que la composition du parfum fait écho à cette dimension avant-gardiste ?

C’était exactement l’intention originelle, créer une rencontre olfactive surprenante entre deux ingrédients que tout semble opposer. D’un côté l’ambiance mystique, énigmatique et profonde de l’Encens et de l’autre la Menthe fraiche, mordante, très végétale. Il n’est pas courant de retrouver ces deux ingrédients dans une formule, et encore plus dans ces proportions. Il est également rare de voir l’encens jouer un premier rôle. Ici, joué en overdose, il est l’un des deux protagonistes de ce duo inattendu.

Quelle a été votre inspiration pour Sweet Disruption. W.T. ?

Le point de départ de mes réflexions était la Menthe. J’aime beaucoup son odeur, elle m’évoque immédiatement mon enfance passée à la campagne. J’aime cette fraîcheur très naturelle.
Pour la Maison D’ORSAY, je souhaitais aussi travailler autour de cet ingrédient car la Menthe m’évoque le premier frisson d’un amour naissant, ce moment délicieusement troublant, électrisant, qui nous traverse et nous saisit.

Porter un parfum, c’est porter une histoire mais aussi une sensation. Dans quel état d’esprit sera la personne qui portera Sweet Disruption. W.T. ?

C’est toujours difficile d’anticiper les émotions que peuvent susciter les parfums, c’est une dimension très personnelle. J’espère cependant que les personnes qui vont découvrir ce parfum seront surprises et saisies par ce contraste, qu’elles ressentiront ce frisson.

Comment les notes de tête, de cœur et de fond dialoguent-elles ?

Les deux protagonistes – Menthe et Encens – se rencontrent puis s’enlacent passionnément. La structure de la fragrance est orchestrée pour magnifier cette rencontre. D’abord, en tête, la fraîcheur des Baies Roses et de l’Aldéhyde Mandarine subliment l’accord Menthe-Encens. En cœur se développe les notes Florales, notamment de Jasmin qui se révèle charnel et capiteux, conférant à l’Encens une puissante sensualité. Enfin, le trio Vétiver, Mousse et Olibanum dévoile un fond Boisé élégant.

De votre enfance, vous avez gardé un goût, une passion pour les notes fumées. Pourquoi ? Et comment s’expriment-elles dans ce parfum?

Il est vrai qu’il y a quelques choses de très proustien chez moi avec les notes fumées. J’ai toujours apprécié les odeurs de feux de cheminée, mais ma madeleine c’est l’odeur des ces silex que je frottais enfant et qui dégageaient cette odeur à la fois fumée et minérale. Il y a aussi évidemment Shalimar que portait ma mère, une odeur inscrite dans ma mémoire.

Qu’est-ce qui rend la fragrance unique et particulière ?

Ce jeu de contraste inédit entre deux ingrédients que tout semble éloigner.

Certains ingrédients de la fragrance sont des naturels provenant du Laboratoire Monique Remy. Pourquoi ce choix ?

En tant que parfumeur IFF, j’ai la chance d’avoir accès à toute la palette LMR, la référence en matière d’ingrédients naturels et il est vrai que c’est un plaisir de pouvoir travailler au quotidien avec de tels ingrédients, évidemment pour leur qualité olfactive mais aussi pour l’engagement envers toujours plus de soutenabilité.

La fragrance mélange jasmin, menthe et encens. Il y a pourtant en filigrane une note addictive. De quelle matière première/molécule s’agit-il?

La facette addictive vient d’un accord que j’ai créé, une note gourmande caramélisée, légèrement pain grillé qui apporte du liant et du plaisir à la note.

Comment avez-vous abordé le caractère non genré de la fragrance ?

Pour être parfaitement honnête, je n’ai pas eu à me questionner sur cet aspect. En effet, pour moi les fragrances sont par essence non genrées.